Pollution de l’air : diviser par trois la mortalité tout en étant économiquement rentable, c’est possible !
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dans le monde 9 personnes sur 10 respirent un air contenant des niveaux élevés de polluants. Les conséquences en matière de santé sont dramatiques, puisque l’OMS estime que l’exposition aux particules fines dans l’air extérieur est responsable de plus de 4 millions de décès par an. L’organisation a d’ailleurs significativement durci, fin 2021, ses valeurs guides en matière de pollution de l’air.
Ces impacts sanitaires se traduisent en impacts économiques conséquents. Ainsi, les coûts économiques de la pollution atmosphérique sur la santé étaient estimés en 2010 à environ 1 700 milliards de dollars dans les pays de l’OCDE, et rien qu’en France, les coûts directs et indirects, à 100 milliards d’euros par an. Pourtant, l’argument économique est parfois évoqué pour justifier de la faible ambition des politiques visant à réduire la pollution atmosphérique, alors même que les mesures de lutte contre la pollution ne donnent, en France, jamais lieu à une évaluation économique de leurs coûts et bénéfices.
Pour combler ces lacunes, nous avons développé le projet interdisciplinaire MobilAir. Son ambition était notamment de répondre à deux questions majeures : quelles mesures adopter pour atteindre un objectif prédéterminé de réduction de l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique en ville ? Quels en seraient les coûts et les bénéfices ?